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Société Française des Iris et plantes Bulbeuses
 

 

Culture des plantes bulbeuses


 

Il est difficile de définir un mode unique de culture, tant les exigences d’un type de bulbe à l’autre sont différentes (en fonction de la période de floraison, de la provenance géographique etc.)

On se contentera donc d’indiquer les modes de culture adaptés aux principaux types de bulbes rencontrés dans nos jardins. Pour des cas particuliers, utiliser le forum.

Plantation

L’exposition : elle est variable. La plupart des bulbes (tulipes, narcisses, crocus, lys) préfèrent une exposition ensoleillée. Néanmoins certains requièrent la mi- ombre pour bien prospérer (les erythronium par exemple) car le bulbe fragile craint le dessèchement.

Profondeur de plantation : la règle générale veut que le bulbe soit enterré d’une profondeur correspondant à deux fois sa hauteur. Néanmoins pour les cultures en pot on transgresse cette règle pour la culture des Hippeatrum dont le quart supérieur du bulbe doit dépasser.

Engrais : les bulbes qui sont des organes de réserve doivent pouvoir reconstituer celles ci après la floraison. D’où l’importance d’un sol riche en nutriments. Au besoin on pourra avant la plantation ajouter un engrais à libération lente (sang séché, mais surtout poudre d’os ou corne broyée,  riches en phosphore). La cendre et un engrais phospho-potassique constituent également de bons apports. On évitera par contre les engrais riches en azote qui ont pour effet de favoriser le développement du feuillage au détriment de la floraison et d’entraîner des risques de pourriture.

Traitement : on peut éventuellement, avant de les planter saupoudrer les bulbes avec un fongicide du commerce. De même à l’arrachage des bulbes qui ne restent pas en place (tulipes par exemple), ceux ci peuvent subir, avant entreposage, le même traitement.

Multiplication des bulbeuses

•Le semis ou reproduction sexuée

La reproduction par semis est la forme courante de reproduction des espèces bulbeuses. Elle se produit souvent, dans la nature comme dans les jardins de façon spontanée favorisant la colonisation du sol par la plante (galanthus nivalis, cyclamens).

C’est aussi la seule façon d’obtenir de nouvelles variétés (par hybridation dirigée), mais c’est aussi le risque de ne pas reproduire la variété à l’identique si celle ci n’est pas botanique ou fixée (notamment la plupart des  hybrides horticoles).

La levée des graines semées en pot ou en terrine peut être immédiate ou nécessiter plusieurs semaines ou plusieurs mois. Cela dépend des espèces. De la graine à la fleur, il peut parfois se passer plusieurs années (7 à 8 ans dans le cas du Cardiocrinum Giganteum).

La germination peut se faire sous forme épigée (une tige sort du sol et développe ensuite son feuillage), ou sous forme hypogée (la graine développe un cotylédon souterrain qui produit à son extrémité un petit bulbe. Par la suite celui-ci donnera naissance à une feuille qui à son tour sortira du sol (parfois longtemps après).

En dehors de la reproduction par les graines qui constitue une reproduction sexuée, ouvrant la voie à la créativité des hybrideurs, il existe d’autres moyens de reproduction à l’identique qui constituent la reproduction végétative :

•la production de bulbes :

-les tulipes : alors que le bulbe qui a donné naissance à la fleur se dessèche parfois plusieurs nouveaux bulbes apparaissent à la base qui demanderont une année de plus pour fleurir.

-les narcisses produisent de nouveaux bulbes par division naturelle, ce qui favorise leur naturalisation.

-beaucoup de bulbeuses produisent des petits bulbes qu’on appelle des caïeux qui séparés du bulbe mère et plantés soit en pot soit en pleine terre fleuriront 2 ans après.

•la prolifération de bulbilles :

Les crocus, par exemple, sont capables d’émettre de nombreux petits cormes qui demanderont un ou deux ans pour fleurir.

Mais certains Lys sont aussi capables d’émettre de nombreuses bulbilles aériennes à l’aisselle de chaque feuille.

On trouve également, sur l’ombelle de certains aulx, des graines qui se transforment en bulbilles.

 

            •la multiplication favorisée :

 

-par culture d’écailles chez les lys. On détache (après la floraison) avec un couteau à greffer ou un couteau bien aiguisé des écailles extérieures du bulbe mère en conservant avec chaque écaille une fraction du plateau basal et on les plante dans un mélange léger en caissette, en humidifiant dès qu’apparaissent à la base de chaque écaille les premières bulbilles.

 

-par coupure du bulbe chez les tulipes :

C’est une opération risquée. Elle se produit spontanément lorsqu’on a donné un malencontreux coup de bêche (cf photo)

 

-par incision du bulbe chez les jacinthes : deux méthodes sont utilisées :

            -une incision profonde en croix du bulbe sur 1/3 de la hauteur du bulbe à partir du plateau basal (en maintenant les incisions ouvertes à l’aide d’allumettes). On laisse sécher la plaie et on place les bulbes en clayette dans un local aéré tempéré. Au bout de quelques semaines on verra apparaître les bulbilles formés tout au long des entailles.  Puis on replante en octobre novembre les bulbilles en pleine terre.

-l’excavation des bulbes : sur des bulbes de bonne taille on pratique une excavation en cône à la partie inférieure du bulbe. On saupoudre la plaie de poudre de charbon de bois (ou de craie) et on procède comme précédemment. Cette méthode produit de très nombreuses petites bulbilles et est couramment utilisée pour multiplier rapidement des variétés nouvelles. C’est une opération délicate car il faut couper suffisamment, mais pas trop.

•le bouturage : il se pratique sous la forme de :

-bouturage de tige chez le dahlia : c’est la méthode de multiplication utilisée par les professionnels. On met en culture (en serre ou dans un endroit abrité) au mois de mars les tubercules de dahlia dans des caissettes contenant un mélange léger (tourbe, sable, terre de jardin), on arrose et on attend le développement des pousses. Lorsque celles-ci atteignent 7 à 8 cm, on peutalors, à l’aide d’un greffoir, les détacher du tubercule, tout en conservant un fragment de celui-ci à la base de la bouture. On repique en put en conservant à la terre une certaine humidité. On rempote au bout de trois semaines et on met à pousser sous éclairage pour éviter allongement et étiolement des tiges. Plantation en pleine terre dès la fin des gelées.

-bouturage de feuilles : très utilisé pour les gesnériacées et les bégonias : sur un mélange léger (terreau + sable) on couche une feuille débarrassée de sa tige et dont on a incisé les nervures sur la face postérieure. On maintient le contact avec le sol à l’aide de cavaliers (ou d’allumettes courbées), on conserve une hygrométrie élevée. On verra apparaître les pousses sur le dessus des feuilles. Repiquer dès l’apparition de racines et laisser développer jusqu’à pouvoir de nouveau planter en pot ou en terre.

Gérard Raffaelli

Société Française des Iris et plantes Bulbeuses (S.F.I.B.)

Association régie par la loi de 1901.
Siège Social : LES  POUMAROTS  32220  LAYMONT.