Forum Iris & Bulbes
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Gerard Raffaelli : Touraine :
Dim 11 Sep 2011, 9:56
sur la pourriture bactérienne
Je fais face à une attaque de pourriture bactérienne dans mes nouvelles plantations et celle-ci m'amène à m'interroger (et à solliciter votre expérience) sur les voies d'accès de la bactérie.
En général, lorsqu'on constate l'attaque, on en est au stade où le rhizome au niveau du collet est déjà en train de pourrir. Souvent on invoque (voir les posts précédents sur la question) un excès d'engrais, les blessures provoquées au rhizome par les taupins, etc.
Or, ce que je constate me pose problème : les iris étaient fraichement plantés et n'avaient guère eu le temps d'émettre de nouvelles racines ou radicelles qui auraient pu être incommodées par une terre trop riche en azote. L'examen du rhizome ne fait apparaître aucune blessure. D'autre part, l'attaque ayant été détectée tôt (grâce à la feuille centrale qui commençait à jaunir) il est possible de constater la façon dont le mal se propage.
J'ai coupé les feuilles au niveau du collet et il apparaît que la progression de la maladie s'est faite du haut vers le bas. Coupé à ras, une seule trace d'atteinte : au niveau de la deuxième feuille centrale. Celle qui devait pousser était indemne de pourriture.
Nettoyage par trempage dans l'eau javellisée et séchage. Ce matin la maladie semble avoir progressé au niveau de la zone centrale (coloration jaune) .
Je traite avec une pommade antibiotique et j'attends. (en général je réussis ainsi à sauver les pousses latérales)
Mais je reste perplexe sur le mode opératoire de la bactérie en fonction de ce que j'ai expliqué plus haut.
Quelqu'un aurait-il une expérience qui permettrait d'éclairer ma lanterne ?
Merci
G.R.
GABS GARDEN : Correze :
Dim 11 Sep 2011, 13:45
Bonjour Gérard ,
J'ai trouvé un lien écris par "senteur du Quercy" que je trouve très bien fait.
www.senteursduquercy.com/senteursduquercy/1009/maladies_des_iris.htm
Il est bon de rappeler que les antibiotiques sont interdites d'utilisation en horticulture et en agriculture !!!!!!! Seul les éleveurs y sont autorisés et encore sous conditions !!!!
Leur utilisation peut entrainer des déséquilibres bactériens (bactéries utiles ) du sol.
Le seul moyen est de détruire les plantes, ça fait mal mais je l'ai fait pour mon iris tectorum virosé ... j'ai réalisé des semis avant ... réussis et sains.
Les pays d'Europe centrale et les States ont l'air de souffrir de ces attaques bactériennes, pas étonnant au vue de leurs agricultures intensives destructrices.
La contamination a peut être eu lieu avec des outils non désinfectés.
Bon courage et au plaisir,
Gabs
Gerard Raffaelli : Touraine :
Dim 11 Sep 2011, 14:11
Merci
Pour ce qui est de l'usage des antibiotiques, je procède de la manière suivante (et seulement quand il s'agit d'un exemplaire unique, autrement je détruis) : l'iris malade est arraché, curé, désinfecté, enduit d'une pommade bactéricide et replanté en pot jusqu'à guérison complète. Aucun risque de dissémination dans le milieu environnant. Il reste en pot jusqu'à la saison suivante où il est nettoyé avant replantation en pleine terre.
La notice de 'Senteurs du Quercy' ne répond pas à mon questionnement : la pourriture s'est développée très tôt et sans blessure du rhizome, dans un sol propre, aéré et non fumé. Les rhizomes n'étaient pas trop enterrés. Les conseils donnés sont judicieux, mais apparemment inopérants dans le cas cité.
Je voudrais savoir s'il existait des études scientifiques sur les autres voies d'infestation des iris que celles mentionnées dans la notice.
J'aurais tendance à croire que le feuillage a d'abord été atteint et que la bactérie est ensuite descendue vers le rhizome.
J'aimerais savoir aussi si certains ont rencontré ce phénomène. Il va de soi que si j'avais regardé deux jours plus tard, je n'aurais constaté que la pourriture du rhizome.
Pegase27 : Bretagne :
Dim 11 Sep 2011, 15:35
Cela fait des mois que je m'interroge sur les causes de cette pourriture. Et sur la façon de les prévenir... Voici ce que j'ai appris :
On invoque souvent les blessures occasionnées par le taupin "perceur d'iris". On pense systématiquement à un ver souterrain. Or, le Perceur d'iris nait sur les feuilles de l'iris, là où la noctuelle avait déposé ses oeufs à la fin de l'été précédent. Une fois né, au printemps, le petit ver vit ses premiers jours sur les feuilles, puis creuse une galerie dans ces feuilles pour rejoindre le rhizome, puis la terre. La blessure ainsi infligée à une feuille centrale est la porte d'entrée de la bactérie qui s'attaque donc aux feuilles avant d'attaquer le rhizome. Le Perceur d'iris, une fois souterrain, s'attaque alors au rhizome, ce qui peut créer une nouvelle porte et donc une attaque bactérienne venant du bas. La pourriture peut donc être de haut en bas et de bas en haut ! (du fait de la présence de 2 portes d'entrée)
Comment prévenir ?
On dit souvent : "il ne faut pas couper les feuilles d'iris". Faux! Les couper vers le 15 octobre ne nuit pas au rhizome, qui entre en hibernation. Par contre, les couper le plus bas possible supprime les oeufs de noctuelle... Sur les moignons restants : bouillie bordelaise et insecticide d'hiver. Idem au printemps lorsque les nouvelles pousses auront 10 à 20 cm de haut (ce traitement aura aussi un effet préventif contre l'hétérosporiose).
On n' arrivera jamais à 100% de résultats, mais la prévention est plus simple que la guérison ...
Gerard Raffaelli : Touraine :
Dim 11 Sep 2011, 18:49
C'est en effet une piste interessante, merci, qui correspondrait à mes observations.
Cela supposerait que l'iris récemment planté (il y a quinze jours) ait été infecté chez le fournisseur.
J'observerai attentivement le reste de la plantation, en croisant les doigts.
Pegase27 : Bretagne :
Dim 11 Sep 2011, 19:05
Gerard Raffaelli a écrit:
Cela supposerait que l'iris récemment planté (il y a quinze jours) ait été infecté chez le fournisseur.
C'est fort probable. Et depuis déjà pas mal de temps sans doute. La pourriture "couve" longtemps et se déclare brutalement, de la façon que l'on connaît !
S'agissant du sauvetage, j'agis comme vous. J'isole un rhizome sain en pot pendant un an. On ne perd que 2 années de floraison
Une légende qu'il convient d'enterrer aussi : il n'y a pas de rhizomes plus vulnérables que d'autres ! La querelle des Anciens et des Modernes, ce n'est pas ici...
Pour répondre à une de vos questions, ci-dessus, il m'est arrivé comme vous, effectivement, de remarquer des pourritures du collet sur des rhizomes intacts.
Le Perceur d'iris n'est sans doute qu'une des causes de pourriture. La bactérie Erwinia trouve certainement d'autres aides pour arriver à ses fins.
Certains parterres cachent quelque chose (et seulement certains !) dont Erwinia se sert.
Jean-Luc Gestreau : Sigogne Jarnac Charente :
Dim 11 Sep 2011, 20:02
Gerard Raffaelli a écrit:
Cela supposerait que l'iris récemment planté (il y a quinze jours) ait été infecté chez le fournisseur.
Je penche aussi pour cette éventualité, j'ai eu deux années de suite ce problème avec les commandes en provenance d'un fournisseur avec perte de plusieurs rhizomes ...... je ne commande plus rien chez ce fournisseur . Heureusement ces iris avaient été plantés dans un nouveau parterre à l'ecart des autres, je n'ai donc pas eu de propagation aux autres iris déjà en place ni aux iris en provenance d'autres fournisseurs.
GABS GARDEN : Correze :
Lun 12 Sep 2011, 5:09
Bonjour ,
Aprés quelques recherches sur le net , si il s'agit d'une espèce du genre Erwinia (vecteur pour certaine du feu bactérien sur rosacées ) , ce sont des bactéries mobiles transmisent par les insectes piqueurs ou "foreurs", munies également de flagelles . Elles sont présentes sur toutes les plantes ainsi que dans les sols , opportunistes elles attaquent la plante en cas d'affaiblissement .
J'ai lu que certain utilisés du thirame , fongicide à large spectre également actif sur les bactéries de type Erwinia .
Il serait peut etre judicieux de signaler aux pépiniéristes concernés pour éviter une propagation de type feu bactérien . Il a été interdit de vendre certaines rosacées pendant dix ans (crataegus et pyracantha surtout ) !!!!
Bonne journée Gabs
Gerard Raffaelli : Touraine :
Lun 12 Sep 2011, 7:39
En effet, Gab, mais pour le feu bactérien, les mesures prises ont été draconiennes : arrachage de vergers entiers plantés de 'Passe Crassane' (variété de poire sensible à la maladie), obtention de variétés résistantes de pyracanthas.
Pour les iris, rien de tel… On a constaté les dégats de cette bactérie sur les pommes de terre et mis au point des variétés transgéniques résistantes. Les études scientifiques laissent penser qu'il n'existe actuellement aucun moyen de traitement classique efficace. On a séquencé le génôme d'E.C. (http://www.pnas.org/content/101/30/11105.short).C'est un premier pas , mais on est loin d'un traitement (hors transgénèse).
Ces remarques m'étonnent, car on ne trouve pas (du moins je le crois) de pommes de terre transgéniques en France et les producteurs ont dû trouver un moyen préventif pour éviter l'infestation. Lequel ?
Je ne sais pas si les attaques d'Erwinia Carotovora sur les iris ont fait l'objet d'une étude systématique. (les enjeux économiques et humains ne sont pas les mêmes que pour la pomme de terre). En tout cas, pour l'heure, je n'ai rien trouvé.
A prioiri tout ceci n'est guère encourageant.
Ce qu'on peut conseiller, c'est dans le doute, de planter les iris nouvellement reçus dans un emplacement spécial où ils seront observés pendant un an, pour éviter de contaminer les plantations anciennes indemnes.
La propagation de la maladie est incroyablement rapide. Ainsi sur le rhizome de 'Crazy For You', où l'attaque sur les feuilles a été détectée il y a deux jours. J'avais arraché, coupé les feuilles au ras du rhizome, laissé sècher, désinfecté et traité (hors sol) avec une pommade bactéricide.
Aujourd'hui je constate que malgré cela le rhizome a commencé à pourrir…
Nouvelle intervention : je coupe largement la partie malade et désinfecte. On verra. Jusqu'alors j'avais toujours réussi à sauver quelques pousses latentes…
Dernière édition par Gerard Raffaelli le Ven 13 Avr 2012, 22:04; édité 1 fois
sylvain : :
Lun 12 Sep 2011, 15:23
il y a deux ans j'ai subi une grave attaque de pourriture du collet. deux ou trois variétés ne s'en sont pas remises, les autres, si. Mais j'ai perdu deux ans de floraison sur les variétés sauvées. Mon traitement : curetage du collet, badigeonnage de la zone attaquée avec une dilution de liqueur de Daquin (Hypochlorite de sodium + Permanganate de Potassium) à raison d'une cuillerée de Daquin pour 1/2 litre d'eau.
En plus d'une infestation latente du sol par la bactérie, il faut tenir compte des conditions climatiques : une forte humidité accompagnée de chaleur active la prolifération de la bactérie. Et actuellement, avec beaucoup d'eau et des journées à 30°, on est dans les meilleurs conditions pour une attaque ! Je veille, mais pas encore de bobo...
Gerard Raffaelli : Touraine :
Lun 12 Sep 2011, 22:03
Notre ami Lawrence Ransom me fait part de son expérience concernant la pourriture bactérienne et fournit quelques pistes utiles. Il a constaté égalementla progression de la maladie depuis la tige florale après la floraison, jusqu'au rhizome en 24 h. Il pense que cette bactérie peut être apportée par des mouches drosophiles et se multiplier dans des conditions propices, notamment après un orage qui charge l'eau de pluie en azote. Il a constaté son développement à l'aiselle des tiges secondaire et de la branche principale dans le réservoir d'eau que cela constitue (repérable à l'odeur caractéristique).
Il conseille donc de couper sans attendre les tiges défleuries, de préférence par temps sec pour une bonne cicatrisation.
Merci pour ces conseils et ces hypothèses qui sont précieuses.
Jean-Luc Gestreau : Sigogne Jarnac Charente :
Mar 13 Sep 2011, 9:40
Je confirme les conseils de Lawrence Ransom, j'avais constaté aussi que la pourriture apparaissait aprés la floraison à la base des tiges, donc maintenant je suis plus attentif et je coupe les tiges dès la fin de la floraison. De plus comme cette année le printemps a été très sec ici, je n'ai eu aucun cas de pourriture, ce qui tends à confirmer cette hypothèse.
Pegase27 : Bretagne :
Mar 13 Sep 2011, 11:05
Jean-Luc Gestreau a écrit:
Je confirme les conseils de Lawrence Ransom,
De quels conseils parlez-vous SVP ? Merci !
Gerard Raffaelli : Touraine :
Mar 13 Sep 2011, 12:39
Les conseils donnés par Lawrence Ransom consistent en l'occurrence à couper les tiges florales dès la fin de la floraison. Je cite : " il est important de redire qu’il faut couper les tiges défleuries le plus rapidement possible, par temps sec et venté si possible pour que la coupe se cicatrise bien. "
sylvain : :
Mar 13 Sep 2011, 17:55
Mais ne pas couper trop ras du rhizome car, s'il pleut peu après la coupe, l'humidité qui se loge dans le tube est un nid à bactéries qui attaquent et sont immédiatement à pied d'oeuvre !
Toutes les heures sont au format GMT + 2 Heures
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