Antonio Spinelli a écrit:
CHOEUR D'IRIS
I
Le ciel est pur, l'air embaume,
Dans les prés l'herbe fleurit ;
La Jonquille offre son baume
Au frelon qu'elle chérit.
Aux toits recouverts de chaume,
Comme aux épis qu'il mûrit,
Du haut de son bleu royaume,
Le soleil joyeux sourit.
Dans les buissons vient d'éclore
L'Aubépine, que l'Aurore
Forme, au printemps, de ses pleurs ;
L'onde jase ; et, sur les branches,
Toutes roses, toutes blanches,
Il neige encore des fleurs !
II
Alerte ! debout, alerte !
Grimpons vite, cette fois,
Sur la muraille entr'ouverte,
Sur les coteaux, sur les toits.
La plaine est encore déserte :
Courons égayer les bois,
Où la mousse est toujours verte,
Où les arbres ont des voix.
Que nos couleurs éclatantes
Dans l'air brillent, flamboyantes,
Auprès de l'humble roseau,
Au pied du chêne superbe ;
Partout où pousse un brin d'herbe.
Partout où chante un oiseau !
III
Place, Renoncules ! Place,
Pivoines, OEillets, Jasmins :
Roses, que l'épine enlace ;
Lierres aux nerveuses mains ;
Lys issus de noble race,
Des rois les cousins germains :
Narcisses au coeur de glace ;
Églantines des chemins ;
Place à nos fleurs embrasées,
Dont les teintes irisées
Nous ont - honneur précieux ! -
Valu le nom symbolique
Qu'avait, dans l'Olympe antique,
La messagère des Dieux !
Antonio SPINELLI. Ce que disent les fleurs, sonnets. E. Dentu (Paris).
1e édition, 1864 : http://books.google.fr/books?id=ibdGAAAAIAAJ&pg=PA317
2e édition, 1884 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5455463s.image.f324
Il y a une note sur ce poème en page 298-299.