Sur une même fleur, le pollen et l'extrémité réceptrice du pistil ou stigmate, ne sont pas murs en même temps. C'est une situation, commune chez les plantes, qui limite l'auto-fécondation. Chez l'iris, c'est le stigmate qui est le premier mature.
On choisi donc sur la variété "mère" une fleur juste ouverte. Son stigmate est mature et peut être pollinisé.
On choisi sur la variété "père" une fleur ouverte depuis deux jours. C'est alors que le pollen est mur. On reconnaît les étamines à leur surface granuleuse (pollen) alors qu'en début de floraison, l'anthère, non déhiscente, paraissait lisse.
On prélève une étamine en la prenant par le filet (partie fine sans pollen) avec une pince. On l'atteindra plus facilement après avoir écarté ou retiré le sépale qui la cache.
Deux sortes de pinces sont pratiques pour ce travail :
- La "pince de Kocher", à allure de ciseaux et avec un verrouillage en position fermé (évite de perdre l'étamine). Se trouve en pharmacie. Celles, moins chère, en plastique "à usage unique" paraissent moins pratiques.
- La pince "brucelle croisée" ou "brucelle auto serrante" qui, grâce à ses ressorts croisés serre automatiquement (relache à la pression). Cette pince est peu coûteuse !
Maintenant, où mettre le pollen ? Le pistil d'iris se termine en trois stigmates à l'aspect de pétales. Chaque stigmate est bien visible au-dessus de la barbe des sépales. Le stigmate présente en dessous un étroit repli (sous le mot "stigmate" sur la photo). La face supérieure de ce repli est la surface réceptrice du pollen. C'est ce qui récupère le pollen en grattant le dos des bourdons lorsqu'ils entrent dans la fleur.
On applique donc le pollen sur cette mince surface, en tenant l'étamine avec la pince.
On fixe immédiatement une étiquette indiquant les deux parents : "mère/ovaire" X "père/pollen". Ne pas le différer car la mémoire est soluble dans le temps ;-)
On recommande d'ôter les sépales de la fleur hybridée, afin que les bourdons ne puissent y atterrir et apporter des pollens inconnus et indésirables. On peut simplement les briser à leur base et les laisser pendre (voir la photo).
Un tuteur a une triple fonction : repérer les hampes à ne pas couper, protéger contre un fort coup de vent, empêcher les oiseaux de se poser sur la capsule et de rompre la tige. Il faut pour cela que le tuteur soit plus haut que l'iris.
Pascal Vigneron / Juin 2006